Après avoir refusé plusieurs fois le poste, Paul Le Guen a accepté de devenir entraîneur du Paris Saint-Germain. L'ancien Lyonnais reprend les rênes du club alors qu'il pointe à la 17e place du championnat. Malgré la difficulté de la tâche, il avoue sa "fierté" de revenir dans la capitale.
PAUL LE GUEN, vous voici au Paris Saint-Germain. Vous aviez déjà eu l'occasion de venir mais vous aviez préféré décliner les offres. Pourquoi avez-vous changé d'avis cette fois ?
P. L. G. : Tout d'abord, je tiens à affirmer que je suis content et fier de devenir entraîneur du Paris Saint-Germain. J'y ai joué pendant sept ans et j'y suis très attaché. Ensuite, je tiens à témoigner mon respect à Guy Lacombe. Je mesure à quel point il peut être déçu et meurtri. Pour ce qui est de ma décision, je n'ai pas changé d'avis. Ce sont les circonstances qui sont différentes. On a discuté dimanche avec monsieur Cayzac. Il m'a présenté les choses et j'ai eu envie de lui dire oui. C'est une question d'envie. J'essaie de faire ce que j'ai envie de faire. J'ai eu envie d'aller à l'étranger, j'ai voulu rentrer puis j'ai souhaité aller au PSG.
Vous parlez de circonstances différentes. Pouvez-vous développer ?
P. L. G. : Après Lyon, j'avais été contacté par Paris mais c'était un petit peu moins évident. J'aspirais à une expérience à l'étranger. Je suis très content de l'avoir vécue. C'est une question de timing et d'envie.
C'est un rêve de revenir dans un club qui a marqué votre carrière de footballeur ?
P. L. G. : Je ne fonctionne pas comme cela, ce n'est pas un rêve. Sinon, je serais revenu plus tôt. Mais c'est une vraie fierté. Encore une fois, j'y ai joué sept ans et ça reste une tranche de vie sportive privilégiée. Je suis attaché au PSG.
Ne vous sentez-vous pas meurtri après votre échec à Glasgow ?
P. L. G. : Je ne vois pas cela comme un échec. C'est une belle expérience avec des résultats moyens je le concède. Mais cela n'était pas catastrophique non plus compte tenu des moyens. J'en suis sorti renforcé avec un peu plus d'expérience et de force. Qui sait si je ne retournerai pas à l'étranger ?
Est-ce un choix courageux de signer au PSG actuellement ?
P. L. G. : Je persiste à penser qu'entraîner le PSG est une chance. Il faut un petit peu de courage aussi car c'est compliqué mais c'est avant tout une chance et je le vis comme cela.
Vous n'aimez pourtant pas être le "pompier de service" ?
P. L. G. : Non. C'est la première fois que je change de club en cours de saison. Ce n'est pas quelque chose que je m'habituerai à faire. Encore une fois, ce sont les circonstances qui m'ont amené là. Si le président Cayzac a fait appel à moi, c'est qu'il pense que je suis en mesure d'apporter quelque chose mais il n'y pas de recette miracle, pas de baguette magique dans un tel contexte. On ne change pas les choses comme ça. Je le sais. J'ai du respect pour Guy Lacombe. Pour autant, des choses nouvelles, un autre discours pourront peut-être susciter plus d'écoute.
Vous n'avez pas peur de descendre en Ligue 2 ?
P. L. G. : J'ai peur, mais c'est une bonne peur. Je souhaite que mes joueurs aient également peur. Cela doit nous faire avancer. Nous avons le potentiel pour y parvenir.
Quelle est votre ambition en arrivant au PSG ? Etre champion dans un ou deux ans ?
P. L. G. : C'est largement prématuré. J'ai conscience qu'il y a une situation d'urgence. Il faut rester d'abord en première division. Parler de titre me parait presque indécent.
Avez-vous vu jouer le PSG cette année ? Si oui, trouvez-vous l'équipe suffisamment talentueuse pour sortir de là ?
P. L. G. : J'ai dû voir l'équipe jouer à trois ou quatre reprises cette saison. En Coupe de la Ligue, face à Lyon notamment. Je pense pouvoir m'appuyer sur cette équipe. Ce groupe rassemble beaucoup de bons joueurs.
Aimeriez-vous pouvoir recruter durant le mercato ?
P. L. G. : Ma priorité, c'est l'effectif actuel. Les bonnes opportunités sont très rares à cette période. On n'y fait rarement des bonnes affaires. Il faut le faire en fonction des vrais besoins. Mais je le répète, ma priorité est de faire avec l'équipe actuelle du Paris Saint-Germain.
Cette équipe, vous allez pouvoir rapidement la juger puisque vous rencontrez Toulouse en match en retard de Ligue 1 mercredi soir. Cela semble aller très vite. Trop ?
P. L. G. : A choisir, j'aurais préféré un peu plus de temps. Ca va vite. Malheureusement, on ne choisit pas et je serai sur le banc de touche mercredi soir. Je vais préparer le dernier entraînement, faire l'équipe. Ce n'est pas l'idéal. Mais il faut faire avec. Je ne sais pas encore avec qui. En temps normal, il m'arrive d'hésiter jusqu'au dernier moment. Alors là...
Vous allez également retrouver le Parc des Princes mercredi. Un stade où le PSG a du mal en raison notamment d'une atmosphère délétère. Avez-vous un message à passer aux supporters ?
P. L. G. : J'ai toujours eu des relations respectueuses avec ce public. Je me souviens être allé au pied de la tribune Boulogne pour passer un message citoyen. Je suis prêt à le refaire. Aujourd'hui, on a besoin de vrais supporters, d'un contexte favorable au Parc. Ce n'est pas le cas actuellement. Il faut réussir l'union sacrée. Nous n'arriverons pas à relancer la machine seuls. Avec Yves Colleu, on revient d'Ecosse où les gens suivent les matches sans barrières.
Alain Cayzac s'est rapproché de Yannick Noah il y a peu. Que pensez-vous de la possibilité d'une entente Noah-PSG ?
P. L. G. : Je connais bien Yannick Noah car je l'ai croisé durant mon parcours de joueur. Mais je ne connais pas vraiment la relation entre le président et Yannick Noah. A l'occasion, je veux bien discuter avec lui. Mais je veux avant tout me concentrer sur l'équipe et en être le patron. Et je le serai. Il n'y pas de souci